Les défis des études de sol dans les zones urbaines

L’étude de sol ou étude géotechnique conditionne la réussite des projets d’urbanisation. C’est une opération fondamentale qui garantit la qualité et la durabilité des ouvrages. Un tel diagnostic permet l’évaluation en profondeur des terrains et l’adaptation des constructions qu’ils accueilleront à leurs contraintes. Il prévient les risques liés au sol, dont les tassements, les glissements, les infiltrations, les fissures, les effondrements… Il garantit aussi bien la stabilité que la pérennité des ouvrages et évite les dépenses liées aux modifications et aux ajustements en cours de chantier. Toutefois, les études de sol dans les zones urbaines font face à deux défis majeurs.

L’imperméabilisation croissante des sols dans les zones urbaines

Imperméabiliser les sols consiste à réduire ou à supprimer leur capacité à infiltrer l’eau et l’air. Cette opération est liée à l’urbanisation, qui se traduit par la conversion des terres naturelles ou agricoles en zones équipées ou bâties.

Elle porte atteinte à l’environnement ainsi qu’à la société. L’imperméabilisation favorise l’inondation, le ruissellement, l’érosion, la pollution des eaux souterraines et superficielles. Les sols perdent leur capacité à stocker du carbone et à réguler le climat. Cela contribue au réchauffement global et à l’effet d’îlot de chaleur urbain. Cette opération affecte les fonctions écologiques des sols. C’est parce qu’elle réduit l’habitat et la diversité des organismes vivants du sol. La contribution de ces derniers à la fertilité, à la décomposition de la matière organique et à la régulation des cycles biogéochimiques s’en trouve aussi impactée.

Face à de tels enjeux, les études géotechniques dans les zones urbaines, notamment l’étude de sol G2, doivent permettre :

  • l’évaluation du degré d’imperméabilisation des sols,
  • la cartographie des zones sensibles,
  • la quantification des impacts sur les services écosystémiques,
  • la proposition de mesures de prévention, de réduction ou de compensation de l’imperméabilisation.

Ces mesures peuvent consister à limiter au strict minimum l’étalement urbain, à favoriser la densification et à réutiliser les friches urbaines. Nous pouvons y ajouter la promotion des techniques alternatives de gestion des eaux pluviales, la restauration de la perméabilité des sols, etc.

étude de sol

Transformation et réhabilitation des friches urbaines

Les friches urbaines sont des espaces sous-utilisés ou délaissés. Elles sont consécutives à un abandon ou à un déclin d’activités agricoles, industrielles, militaires ou commerciales. Bien qu’elles représentent un potentiel foncier significatif pour le développement urbain, elles posent des défis pour les études de sol.

C’est en raison de leur complexité, de leur diversité et de leur héritage. Les friches urbaines peuvent effectivement présenter des caractéristiques particulières. Ces dernières sont liées à leur utilisation passée, à leur exposition à des sources de pollution, à leur évolution spontanée, à leur gestion antérieure… Ces espaces peuvent aussi être porteurs de valeurs paysagères, sociales, culturelles ou patrimoniales qui doivent être considérées dans les projets de réhabilitation ou de transformation.

Les études géotechniques dans chaque friche urbaine doivent permettre de caractériser l’état du sol. Elles doivent aussi inclure le diagnostic des risques environnementaux et sanitaires, ainsi que la valorisation des opportunités et des ressources. À tout cela doit s’ajouter la conception de stratégies adaptées pour la réhabilitation et la transformation de la friche. Ces plans d’action peuvent viser :

  • à éliminer ou à réduire les sources de pollution,
  • à améliorer la qualité des sols,
  • à intégrer des friches dans le tissu urbain,
  • à la préservation des lieux,
  • à favoriser les services écosystémiques et la biodiversité, etc.

Les études de sol doivent aussi s’insérer dans une démarche participative. Elles doivent impliquer les acteurs concernés (propriétaires, riverains, associations, collectivités…) et favoriser l’acceptabilité sociale des projets.